Le robot IA russe trébuche lors de ses débuts

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La Russie a fait une entrée délicate dans le monde compétitif des robots humanoïdes alimentés par l’IA cette semaine lorsque AIDOL, son premier robot prétendument intelligent, a trébuché et est tombé lors d’une première très médiatisée à Moscou.

L’événement, destiné à présenter les progrès russes en matière de robotique, s’est déroulé mardi avec une touche dramatique : les organisateurs ont même utilisé la chanson thème “Rocky” alors que le robot montait sur scène. Cependant, au lieu d’une entrée triomphale, AIDOL a trébuché, vacillé et s’est rapidement effondré devant un parterre d’une cinquantaine de journalistes couvrant le secteur technologique. Les développeurs ont rapidement emmené le robot tombé, le cachant avec un drap noir.

Le dysfonctionnement d’AIDOL a rapidement attiré l’attention des internautes, devenant ainsi un symbole du retard de la Russie par rapport à d’autres pays qui repoussent déjà les limites de l’intelligence artificielle et de la robotique. Alors que les organisateurs ont tenté de minimiser l’incident, en l’attribuant à des problèmes d’étalonnage et d’éclairage, cette introduction maladroite a soulevé des questions sur la capacité de la Russie à rivaliser dans un paysage technologique en évolution rapide.

La société derrière AIDOL, également nommée d’après sa création, n’a pas encore abordé publiquement et directement cet incident. Vladimir Vitukhin, PDG d’AIDOL, a déclaré à l’agence de presse officielle russe Tass que le robot était encore en cours de développement et d’apprentissage. “J’espère que cette erreur se transformera en expérience”, a-t-il commenté.

Les développeurs avaient déjà vanté le potentiel d’AIDOL dans divers secteurs tels que la construction automobile, la logistique, la santé et même le divertissement. Ils ont affirmé que le robot pouvait marcher, manipuler des objets et engager une conversation semblable à celle d’un humain, ce qui suggère qu’il pourrait être un outil polyvalent dans de nombreux secteurs. Cependant, ses débuts incertains jettent le doute sur ces affirmations ambitieuses.

La course au développement de robots humanoïdes commercialement viables s’intensifie à l’échelle mondiale. De nombreuses entreprises, allant des startups aux géants de la technologie comme Tesla (à travers son projet Optimus), consacrent des ressources à la création de ces machines à usage commercial et grand public. Les investissements dans ce domaine ont dépassé 1,6 milliard de dollars rien qu’en 2024, sans compter le soutien financier substantiel de Tesla pour Optimus.

Cette concurrence mondiale rend l’échec de la Russie encore plus significatif. Dmitry Filonov, rédacteur en chef d’Edinorog Media et journaliste technique, a reconnu que les entreprises de robotique en démarrage rencontrent souvent des problèmes techniques, citant Boston Dynamics comme exemple. La société a attiré l’attention dans le passé en publiant une compilation de bêtises humoristiques mettant en scène les mésaventures de son robot Atlas.

Filonov avait anticipé d’éventuels problèmes de mobilité avec AIDOL avant même l’événement. Il a noté que la plupart des robots humanoïdes manquent d’expressions faciales, mais a souligné l’accent unique que les créateurs d’AIDOL ont placé sur ses traits du visage et sa technologie de mimétisme humain réaliste. “Je pense qu’ils n’ont tout simplement pas eu de chance”, a conclu Filonov.

Le succès d’un robot comme AIDOL dépend non seulement de ses prouesses techniques, mais également de la perception du public. La chute publique du robot pourrait s’avérer préjudiciable à l’image de la Russie dans la course mondiale à l’IA. Cet incident souligne que si l’innovation technologique est cruciale, la démonstration de performances robustes et fiables devant un public enthousiaste est tout aussi essentielle pour gagner l’acceptation et la confiance.

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